Les Maîtres Du Shivaïsme Du Cachemire

Publié le par Christian Seneclauze

LES MAÎTRES DU SHIVAÏSME DU CACHEMIRE

Les Maîtres Du Shivaïsme Du Cachemire
Vasugupta

Après une phase de tradition orale supposée, le premier penseur à exposer par écrit les principes de la doctrine fut Vasugupta (VIIIe/début IXe), « grand mystique qui recherche Shiva par l’extase plus que par la voie métaphysique ». Il est à l'origine de l’école Spanda. Il est l’auteur des « Shiva Sutras » qu’il reçut en rêve « une autre version prétend qu’il aurait découvert les « Shiva Sutras » inscrits sur un rocher de Cachemire » qui est à la base du système trika ou système non-duel du shivaïsme du Cachemire. Il fut le maître de Kallaṭa qui composa les « Spanda Karikas » sous sa direction.

Il existe trois versions de la révélation des Shiva-Sutras à Vasagupta.

Première version : Kallata dans le Spanda-Vritti dit que Shiva a enseigné le Siva-Sutra dans un rêve à Vasugupta qui vivait dans la montagne Mahadeva dans la vallée du ruisseau Harvan derrière le jardin Shalimar près de Shrinagara.

Seconde Version :Bhaskara dit dans son Varttika, qu'ils ont été révélés à Vasugupta dans un rêve par un Siddha.

Troisième Version :Ksemraja, dans son commentaire, Vimarsini, soutient que Siva est apparu à Vasugupta dans un rêve et a dit:

Sur la montagne de Mahavadeva, les doctrines secrètes sont inscrites sur un morceau de pierre. Collecte les doctrines à partir de là, et enseigner les, à ceux qui méritent la grâce."

Au réveil, Vasugupta est allé à l’endroit et par un simple toucher, la pierre particulière est apparue et il a trouvé les Sihva-Sutras inscrit dessus.

Shiva Rock (Shankaropal), où il y a quinze cents ans, les Shiva Sutras ont été révélés au Sage Vasugupta : le rocher est là, mais il n’y a aucune trace des Sutras.

Shiva Rock (Shankaropal), où il y a quinze cents ans, les Shiva Sutras ont été révélés au Sage Vasugupta : le rocher est là, mais il n’y a aucune trace des Sutras.

Somānanda

Somānanda (« Joie Lunaire ») (875–925 ap. J.-C.). Il est le précurseur de la doctrine de la Reconnaissace (Pratyabhijñā) qui décrit une nouvelle voie vers l’Absolu, qui permet de saisir de manière intuitive et spontanée »Pratyabhijñā-hṛdaya « la Réalité ultime.

Utpaladeva

Utpaladeva (« Seigneur du Lotus Bleu ») fut probablement un des élèves de Vasugupta et de Somānanda ,

On lui doit la doctrine de la Reconnaissance (Pratyabhijñā) codifiée dans son œuvre intitulée Īśvarapratyabhijñāsūtra (« Stances sur la Reconnaissance du Seigneur »). Il est l’auteur de l’ouvrage de base du śaivasiddhānta intitulé Śivadṛṣṭi (« Vision de Shiva »).

Utpaladeva eut pour disciple Laksmana Gupta, un enseignant d’Abhinavagupta .

Abhinavagupta

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Abhinavagupta, né vers 950 et mort vers 1016, est un maître du shivaïsme du Cachemire. Il fut aussi maître en yoga, tantra, poétique, dramaturgie. Il est né au Cachemire dans une famille d’érudits et de mystiques et a étudié toutes les écoles de philosophie et d’art de son temps sous la direction de quinze (ou plus) maîtres de différentes traditions (shivaïsme tantrique, bouddhisme, jaïnisme). Il voyage également hors du Cachemire et y revient définitivement vers 980. Sa réputation est importante et des disciples viennent de toute l’Inde pour suivre son enseignement. Ses premières œuvres étaient fondées sur les agama .

Au cours de sa longue vie, il a achevé plus de 35 œuvres, dont la plus grande et la plus célèbre est le Tantrāloka, un traité encyclopédique traitant de tous les aspects philosophiques et pratiques de Kaula et de Trika (connu aujourd’hui sous le nom de Shivaïsme du Cachemire).

Une autre de ses contributions très importantes a été dans le domaine de la philosophie de l’esthétique. IL a écrit sous le titre Abhinavabharati, le commentaire qui deviendra célèbre d’un traité de dramaturgie, le Nâtya-shâstra ; il fera également le commentaire de diverses strophes philosophiques, d’une manière originale. On sait peu de choses sur la fin de sa vie.

Abhinavagupta se réclame, comme tous les shivaïtes, des āgama ou tantra, qui sont les textes orthodoxes du shivaïsme dans l’Inde entière (et en particulier dans le Sud). Il se situe dans la lignée d’enseignement des grands maîtres du shivaïsme trika .

Le shivaïsme d'Abhinavagupta et de ses devanciers est aussi moniste que celui de Śankarācārya ; mais il tient à attribuer à l’absolu une complète autonomie.

Kṣemarāja

Rajanaka Kṣemarāja (fin du 10ᵉ au début du 11ᵉ siècle) était un philosophe et brillant disciple d’Abhinavagupta. Son disciple principal était un sage connu sous le nom de Yogāraja.

Le Pratyabhijnahridayam, une œuvre dans laquelle Kṣemarāja introduit les principes fondamentaux du système Pratyabhijna dans un ensemble succinct de sutras occupe la même place dans la littérature du Kashmir Shaivite ou Trika que le Vedanta Sara pour le Vedanta.

Dans ses autres traités, Kshemaraja est celui qui a dénoncé le plus directement les lacunes et les limites de l'advaïta védanta. Il dénonce notamment la nature passive du Brahman inactif, incapable de rien créer de réel et voilé par un univers irréel, à la conscience cosmique et dynamique de Shiva, capable de créer un univers infiniment varié, fruit d’une activité divine libre et souveraine.

L’opposition tranchée entre un Shankara et Kshemaraja provient de ce que pour le védanta illusionniste, l’énergie est conçue comme un produit de l’ignorance, une force liée à la matière, tandis que pour le shivaïsme, l'énergie créatrice est une vibration (spanda) de la conscience essentielle, Shiva et Shakti sont indissolubles .

Bhāskara

Il vécut probablement probablement au milieu du onzième siècle. On ne sait pas grand-chose sur Bhāskara, il fut probablement un contemporain Abhinavagupta qui le cite dans ces travaux. On le connaît surtout pour son commentaire sur les Shiva-Sutras. IL se relie directement à la lignée spirituelle de Vasugupta et à son disciple Kallata.

Sivanandanatha est connu comme le fondateur de l’école Krama probablement au VIe siècle de notre ère, doctrine ou voie qui accorde à la déesse Kali, l’énergie divine.

Parce que dans ce système la prédominance n’est donnée qu’à la shakti.Sivanandanatha n’a eu que trois principaux disciples, toutes les trois étaient des femmes. Leurs noms étaient Keyuravati, Madanika et Kalyanika. Par la suite la doctrine fut enseignée indifféremment aux femmes et aux hommes.

Renaissance du 20ᵉ siècle

Swami Lakshman Joo

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Swami Lakshman Joo (9 mai 1907 – 27 septembre 1991) Il était connu sous le nom de Lal Sahib ("ami de Dieu") par ses adeptes.

Lakshman Joo est né dans la ville de Srinagar au Cachemire. Il était le cinquième enfant d’une famille de quatre garçons et cinq filles.

À l’âge de cinq ans, il a été initié au chemin de la spiritualité par son frère aîné Maheshvaranath. À l’âge de 19 ans, dit-on, il a éprouvé un goût clair de la réalisation de soi. Peu de temps après, il a quitté la maison, comme il l’écrivait, « à la recherche du Suprême » et a déménagé à l’ashram de Sadhamalyun (Sadhuganga) à Handwara. Persuadé par son père de retourner à Srinagar, il a continué à étudier la philosophie sanskrite et shaiva sous la direction d'un savant nommé Maheshwar Razdan.

En 1934-35, il a déménagé dans un endroit isolé au-dessus du village de Gupta Ganga près de la banlieue de Nishat de Srinagar où ses parents lui ont construit une maison. C’était un endroit où Abhinavagupta avait vécu neuf siècles auparavant. En 1962, il descendit la colline vers un endroit plus proche du célèbre lac Dal.

Vers l'âge de 30 ans, il a voyagé en Inde, passant un peu de temps avec Mahatma Gandhi à Sevagram puis avec Sri Aurobindo à Pondichéry. De là, il a trouvé son chemin vers Tiruvannamalai pour rencontrer Ramana Maharshi. Là, il a passé quelques semaines et a commenté plus tard; « J'ai senti que ces jours dorés étaient vraiment divins ».

On en savait peu sur le Swami pendant près de trois décennies (1930-1960), car c'était son habitude de passer les mois d'hiver dans le silence et l'isolement. Pourtant, en été, il reçut occasionnellement des visites de savants et de saints. Le maître spirituel indien Meher Baba a visité son ashram en 1944. En 1948, Lilian Silburn du Centre national de recherche scientifique, a visité le Swami. Elle reviendra régulièrement pendant les dix prochaines années, période pendant laquelle elle étudia les principaux textes de la philosophie du Cachemire Shaiva, tous publiés en français.

C'est par Silburn qu'André Padoux, un autre érudit prolifique du shivaïsme  du Cachemire est venu rencontrer le Swami. Paul Reps, l'artiste, auteur et poète américain est tombé par hasard sur l'Ashram en 1957. Avec Swami Lakshmanjoo, il a étudié le texte ancien du Vijnana Bhairava Tantra, et a publié plus tard les 112 pratiques de transcendance .

Cet enseignement a également influencé Osho et a formé la base du Livre des Secrets. C’est quelques années plus tard, en 1965, après avoir assisté à une conférence à Varanasi, présidée par Gopinath Kaviraj, que le mot s’est rapidement répandu que la tradition du Shivaïsme  du Cachemire était bien vivante et pleinement incarnée dans la personne de Swami Lakshmanjoo.

Maharishi Mahesh Yogia visité le Swami chaque été de 1966 à 1969. Les deux saints ont formé une relation durable.

Baba Muktananda, du Siddha Yoga l’a également rencontré à deux reprises.

Jusqu’à sa mort en 1991, Swami Lakshmanjoo a enseigné librement, donnant des conférences hebdomadaires sur les textes mystiques et philosophiques du shivaïsme du Cachemire. Beaucoup de ces conférences ont été enregistrées par John Hughes et publiées plus tard. L'interprétation du Shivaisme du Cachemire par Lakshman Joo a attiré l'attention des Indiens et des Indologues occidentaux. Le Swami a une correspondance avec le professeur Giuseppe Tucci de l'Université de Rome La Sapienza, et ses visiteurs réguliers comprenaient des universitaires, tels que Jaideva Singh,Professeur Nilkanth Gurtoo, Acharya Rameshwar Jha, Jankinath Kaul "Kamal", Raniero Gnoli, Alexis Sanderson et Mark Dyczkowski .

En 1991, le Swami a voyagé aux États-Unis et a créé l'Universal Shaiva Fellowship où il a désigné John Hughes et sa femme Denise pour continuer à publier ses enseignements sur le shivaïsme du Cachemire. En Inde, les enseignements de Lakshman Joo sont poursuivis par Ishwar Ashram Trust, une organisation fondée peu de temps après sa mort.

Swami Lakshman Joo, a contribué à faire revivre les courants érudits et yogiques du shivaïsme au Cachemire. Sa contribution est énorme. Il a inspiré une génération d'érudits qui ont fait du shivaïsme au Cachemire, un champ d'investigation .

Acharya Rameshwar Jha

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On attribue souvent à Acharya Rameshwar Jha ou Râmeshvar Jhâ, (né en 1895 et mort le 12 décembre 1981), considéré comme une autorité en philosophies, disciple de Swami Lakshaman Joo, l’établissement des racines du shivaïsme du Cachemire dans la communauté savante de Varanasi.

Né dans un village du Bihar, il a habité Bénarès presque toute sa vie. Il laisse une œuvre théorique très vaste, dont La Reconnaissance de la plénitude (Pūrnatāpratyabhijñā) et le Samit Swatantram ainsi que des milliers de réflexions qu’il notait chaque jour dans ses agendas.
Rameshwar Jha, avec sa créativité, sa familiarité avec les textes anciens et ses expériences personnelles, a donné accès aux concepts du shivaïsme non dualiste du Cachemire.

Rameshwar Jha est une rareté parmi les savants, car il n’a pas laissé son apprentissage traditionnel devenir un obstacle à la réalisation spirituelle. Il a contribué à propager et à systématiser l’apprentissage du non dualiste en clarifiant les concepts mystiques.

Vers le milieu de la quarantaine, les œuvres d’Abhinavagupta attirent son attention. Il s'aperçut bientôt qu'une forme de monisme plus développée et plus développée était exposée par Abhinavagupta et Utpaladeva dans leurs œuvres. Il a fait le voyage de trois jours au Cachemire pour rencontrer Swami Laksman Joo. Rameshwar Jha a attribué sa réalisation spirituelle à cette rencontre avec Swamiji. Il a loué la compassion de Swami Lakshaman Joo en tant qu’hymne "Guru stuti", récité à ce jour par les disciples de Swamiji.

A son extraordinaire créativité, à sa familiarité innée avec les textes anciens et à ses expériences personnelles, il a été en mesure de donner accès aux concepts abstrus du shivaïsme non dualiste du Cachemire au profane et aux érudits. Cela a conduit à un flux constant de chercheurs de toutes les parties du monde à ses portes. Il était une "usine à gourou" vivante et appelé "gourou ji » par affection.

Râmeshvar Jhâ avait coutume de le dire : « Je ne prends pas de disciples ; personne n’est mon disciple ». Ceux qui veulent être disciples, en un instant je leur confère le statut de maître ! Car le vrai maître n’est pas un individu, mais le vivant « Je suis » qui bat au cœur de tout et de tous.


Swami Muktananda

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Muktananda est né le 16 mai 1908 près de Mangalore dans l'état du Karnataka,  dans une famille aisée. Son prénom de naissance était Krishna, il n'a jamais révélé son nom de famille ni son village de naissance, comme il est d'usage pour les sannyasins (renonçants). Il raconte dans son autobiographie spirituelle, "Le Jeu de la conscience" avoir rencontré Bhagavan Nityananda pour la première fois à l'âge de 15 ans, mais ne deviendra son disciple que beaucoup plus tard. Six mois après cette rencontre, en 1924, mû par une quête intérieure, il quitte le domicile familial sans laisser de mot derrière lui. Il passe tout d'abord plusieurs années à Hubli (200 km au nord de son village natal), dans l'ashram de Siddharudha Swami, un saint révéré du Karnataka. Il y prononce ses vœux de sannyasin, dans l'ordre de Sarasvati, fondé par Shankaracharya, c'est à cette occasion qu'il reçoit le nom spirituel de Muktananda.

Après le décès de Siddharudha Swami en 1929, Il demeure auprès de Muppinarya Swami, disciple de son premier maître, dans son ashram du district de Dharwar. Il y étudie différentes branches du yoga, formation qu'il complète auprès de Swami Shivananda, auprès de qui il étudie le Vedanta, puis auprès de Shaiva Acharyas, qui lui enseigne le Shivaisme du cachemire, Il étudie également les œuvres des saints poètes du Maharashtra, comme Jnaneshwar, Eknath Maharaj, Toukaram, Namdev, Samarth Ramdas, ou d'autres comme le saint soufi Mansur al-hallaj. Insatisfait par ces études scripturales, Il passe ensuite près de 15 années à parcourir l'Inde à pied pendant lesquelles il rencontre plus de soixante sages et saints de différentes traditions (y compris Anandamayi Ma, Ramana Maharshi, Haragiri baba, Zipruana, Swami Lingananda), qu'il respecte profondément, mais sans trouver en eux le guru qu'il cherche. Durant cette période d'errance, il apprend le hatha yoga, l'ayurveda, la cuisine, la musique, le jardinage. Il croise à plusieurs occasions Nityananda, qui l'encourage à continuer ses pérégrinations. Puis vers le milieu des années 1940, Zipruana lui révèle qu'un trésor l'attend à Ganeshpuri, où l'ashram de Nityananda était situé et lui enjoint d'y aller.

Initiation

Il passe plusieurs mois auprès de son maître. Le 15 août 1947 Nityananda lui transmet Shaktipat, une puissante initiation également appelé en Inde Divya diksa (du sanskrit Divya: divine et Diksa, initiation) qu'il décrit en détail dans son autobiographie "Le Jeu de la conscience". Cette initiation est selon lui le point de départ de sa libération, le moment qui a changé sa destinée. À la demande de son guru, il poursuit sa sadhana ou quête spirituelle pendant les neuf années suivantes dans une petite hutte à Yeola, au terme desquelles il atteint le but de sa quête. Selon des témoins oculaires, Nityananda qui réside alors à quelques kilomètres de là, se lève soudain et chante le nom de Swami Muktananda en dansant, extatique, ajoutant: "Il a tout atteint, il est devenu le plus grand". Cette scène se déroule en 1956, et peu de temps après, Nityananda lui offre un terrain à Ganeshpuri, sur lequel il lui fait construire trois maisonnettes toutes proches de son ashram. Muktananda va y demeurer cinq années, vivant en étroite symbiose avec son maître jusqu’à la mort de celui-ci.

Présent aux côtés de Nityananda jusqu’au dernier moment, Mukatanda a décrit les derniers instants de son maître (qui lui annonce notamment qu'il sera connu dans le monde entier.) et la transmission ultime de son pouvoir dans son autobiographie.

L'existence même d'une lignée au sens strict du terme a parfois été discutée. Le nom du guru de Nityananda n'était pas connu mais celui-ci était considéré comme un Avadhuta, un être qui est né parfait, sans avoir besoin de faire un travail spirituel auprès d'un maître. Interrogé à ce sujet, Muktananda qui avait le plus grand respect pour son guru a répondu "Qui aurait osé demander à Nityananda le nom de son guru", ajoutant toutefois qu'il avait bien eu un guru, lors de son séjour dans l'état du Kerala. Muktananda a aussi précisé sa compréhension de la notion de lignée dans son autobiographie, pour lui un guru véritable est un avec l'énergie primordiale, et de ce seul fait, héritier d'une lignée qui a commencé avec Shiva, le guru primordial.

Maturité

Après la mort de Nityananda le 8 août 1961, il baptise son ashram du nom de Gurudev Siddha Peeth, Muktananda commence à écrire à la fin des années 1960, il publie notamment sa biographie spirituelle, "Chitshakti Vilas" ou "Le jeu de la conscience" en 1971 dans sa version anglaise. Elle est écrite en 22 jours, il y révèle malgré ses réticences des expériences spirituelles intimes d'une grande intensité, qui ne sont traditionnellement pas partagées ou alors exprimées de façon voilée ou symbolique.Il y révèle notamment sa connaissance des effets de shaktipat, jamais décrits en occident, et qu'il ignorait lui-même malgré son érudition, avant de les vivre de l'intérieur. Il décrit les différents états de conscience du méditant qui le mènent à la vision intérieure extatique d'une perle bleue, qu'il décrit comme étant le siège de la conscience humaine. Muktananda disait recevoir des lettres de personnes qui avaient reçu shaktipat rien qu'en le lisant.

Inspiré intérieurement par son maître disparu, il annonce le 12 mai 1970 à ses disciples qu'il a reçu le commandement de faire connaitre la méditation Siddha Yoga et l'existence de shaktipat (littéralement, "descente de la grâce" en sanskrit) dans le monde. Il dira plus tard: "Ma seule raison de voyager est de faire en sorte que les gens puissent recevoir Shaktipat, rien d'autre. Ses premières tournées hors de l'Inde ont été organisées par des disciples occidentaux rencontrés à son ashram en Inde, notamment Albert Rudolph (alias Rudi) qui a introduit Muktananda aux Etats-Unis lors de sa première tournée, et Richard Alpert (alias Ram Dass) pour les États-Unis. Richard Alpert, qui faisait autorité à l'époque sur la spiritualité orientale, a contribué à établir la notoriété de Muktananda en occident, après avoir eu une vision lui disant qu'il fallait qu'il le soutienne.

Muktananda a effectué trois tournées mondiales, d'importance croissante. La première a eu lieu en 1970, elle est courte (21 août au 29 novembre), il passe à Paris le 29 août. Le Siddha yoga est alors totalement inconnu en occident, Muktananda voyage avec seulement quatre personnes, et tient des conférences devant de très petits groupes de chercheurs spirituels.

La seconde tournée a lieu du 26 février 1974 au 9 octobre 1976 (il passe le 19 septembre à Massabielle en France). C'est au cours de cette tournée que le Siddha Yoga va acquérir sa dimension mondiale. Lorsque Muktananda arrive aux Etats -Unis en 1974, il n'y existe que deux centres Siddha Yoga, et en tout cinq dans le monde (avec Paris, Londres et Melbourne). Un an plus tard, il y en a plus de 150 dans le monde.C'est au cours de cette seconde tournée mondiale que Muktananda crée le concept de l'Intensive, une période de deux jours de pratiques intenses (méditation, répétition et chant du mantra) destinée à accorder le don de Shaktipat aux chercheurs spirituels qui ne peuvent pas faire de longues retraites dans un ashram. La première Intensive a eu lieu à Aspen, dans le Colorado en août 1974. À cette époque, Muktananda se déplace encore dans la salle et touche physiquement ses disciples avec un plumeau en plumes de paon, ou en leur posant le pouce sur le front, pour leur transmettre l'éveil de la Kundalini. La BBC en fera un film en 1976 "The Guru's touch". La pratique de Shakitpat a de ce point de vue évolué, et son successeur, Gurumayi accorde shaktipat par le pouvoir de son intention, ou sankalpa.

Muktananda crée en 1975 la fondation SYDA (Siddha Yoga Dham of America) aux États-Unis pour administrer le Siddha yoga au niveau mondial qui gère aujourd’hui plus de 300 centres de méditation et 5 ashrams, notamment en Inde, aux États-Unis, en Australie et Mexique. La troisième tournée, du 18 août 1978 au 21 octobre 1981, s'achève donc un an avant son décès.

A partir de 1977 et jusqu’en 1982 il autorise certains disciples choisis à prendre leurs vœux monacaux dans l'ordre de Sarasvati (fondé par Shankaracharya) pour former un corps de swamis ou moines enseignants.

Il intronise ses successeurs lors d'une cérémonie qui a lieu le 8 mai 1982 à Ganeshpuri: Gurumayi Chidvilasananda (Malti Shetty), qui était son disciple depuis son plus jeune âge, et qui l'avait accompagné dans ses tournées comme traductrice et le frère de celle-ci, Mahamandaleshwar Nityananda  (Subhash Shetty). Ce dernier quittera définitivement le mouvement en novembre 1985, à la suite de différents avec sa sœur autant qu'avec divers membres du mouvement.

En septembre 1982, trois semaines avant son décès, il effectue un dernier pèlerinage de deux semaines au Cachemire, berceau de la philosophie de laquelle il se sentait le plus proche, le Shivaïsme du Cachemire.

Muktananda est mort le 2 octobre 1982, il repose dans une pièce spéciale de son ashram de Gurudev Siddha Peeth à Ganeshpuri, dans laquelle les visiteurs extérieurs à l'ashram peuvent se rendre à certains moments de la semaine.

Les Enseignements de Swami Muktananda

L'enseignement de Swami Muktananda est cohérent avec sa propre expérience spirituelle. Il a passé 25 ans à chercher Dieu sans succès, et ce n'est qu’après avoir trouvé son guru, puis en avoir reçu shaktipat, qu’il a pu pratiquer intensément la méditation pendant neuf années pour finalement atteindre l'illumination. Il mettra donc constamment l'accent sur la foi dans le guru, la nécessité de shaktipat et sur les pratiques du chant, de la méditation et du japa (répétition du mantra). Il arrive en Occident à la même période que d'autres gurus indiens (tel que Maharishi Mahesh), avec la même motivation d'enseigner la méditation, mais il s'en distingue par son insistance sur le rôle clef de shaktipat.

Sa compréhension du guru est résumée dans le verset 9 de la Guru Gita, qui est selon Muktananda un texte essentiel du Siddha Yoga qui indique: "Il n'y a aucune différence entre le guru et le Soi conscient. Telle est la vérité, la vérité assurément". Muktananda répétait aussi, le guru n'est pas viakti (un individu) mais shakti (la force divine).

Dans son enseignement, la pratique de Shaktipat (le don de la grâce, transmise par le toucher, le regard, une intention ou une photo) est présentée comme l'élément clef, puisque cette transmission de l'énergie de la Kundalini du maître éveille celle du disciple, jusqu’à ce que celui-ci réalise l'identité entre lui-même, le guru et le Soi conscient. Historiquement, l'initiation Shaktipat a toujours été réservée aux quelques personnes qui avaient accompli de nombreuses années de service spirituel et de pratique. Muktananda a offert cette initiation à tous. Plusieurs comptes rendus ont été publiés décrivant l’expérience de Shaktipat  reçue de Muktananda. Le poète et critique littéraire Paul Zweig a ainsi décrit son expérience de shaktipat dans un ouvrage sur la Kundalini, et sa relation avec Muktananda dans une autobiographie. Andras Jain également, dans un ouvrage sur les gurus de l’Inde moderne. Gurumayi enfin, sa disciple et son successeur, a décrit son expérience de Mahashaktipat, son initiation finale, dans un livre de poésie publié en 1990.

Les pratiques qu'il a mis en place dans la voie du Siddha Yoga reposent sur:

- Le chant sacré dont il existe deux types principaux : le namasankirtana (chant lyrique des mantras sanskrits, typiquement les noms de Dieu), et le swadhyaya (le chant de textes sacrés en sanskrit, plus longs, comme le Rudram ou la Guru Gita).

- La répétition du mantra, notamment Om Namah Shivaya, qui signifie "J"honore la conscience divine qui demeure en moi, Shiva" ou HamSa ("Je suis Cela"). En précisant que la répétition mécanique du mantra ne pouvait pas produire d'effet. Selon Muktananda, la répétition ne porte de fruits que si le chercheur spirituel a conscience que le mantra, la déité du mantra (le Soi conscient), le guru et lui-même ne font qu’un.

- La pratique de la méditation, qui consiste comme dans d'autres approches, à faire taire les pensées (vikalpas) pour permettre au Soi conscient de surgir. Son message principal était: "Méditez sur votre Soi, honorez votre Soi, vénérez votre Soi, comprenez votre Soi, Dieu demeure en vous, il est vous".

 

Swami Chidvilasananda

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Swami Chidvilasananda, plus couramment appelée Gurumayi (ce qui se traduit en sanskrit par « celle qui est immergée dans le guru ») est un maître spirituel indien, à la tête du Siddha Yoga, un courant spirituel créé par son propre maître, Swami Muktananda.

Biographie

Gurumayi, dont le nom de naissance est Malti Shetty, est née le 24 juin 1955 à Mumbai, Inde. Elle a rencontré son maître, Swami Muktananda, à l'âge de 10 ans. Ses parents étaient des disciples de longue date de Muktananda qui les avaient mariés. Elle reçoit de Muktananda l'initiation traditionnelle dite Shaktipat à l'âge de 14 ans, et commence à suivre formellement son enseignement. Au départ de Jinendra Jain, le traducteur de la première tournée mondiale de Muktananda (qui s'achève en novembre 1970), c'est Gurumayi qui est choisie pour lui succéder, alors qu’elle ne parle pas anglais et qu’elle a à peine 15 ans. Elle l’accompagne partout, et notamment lors de ses deuxième et troisième tournées mondiales, de février 1974 à octobre 1976 et d'août 1978 à octobre 1981, soit un an avant son décès.

Traduire Swami Muktananda était un travail exigeant, qui demandait une attention constante et une véritable symbiose avec sa pensée. En effet, Muktananda utilisait plusieurs langues et dialectes indiens qu’il mélangeait parfois dans la même phrase, parlait longuement avant de céder la parole à sa traductrice, laissait certaines phrases en suspens ou s'exprimait de façon non verbale. Il lui arrivait aussi de demander à brûle-pourpoint à sa traductrice de parler à sa place. Ces années d'apprentissage permanent au service de son guru ont constitué pour Gurumayi un chemin spirituel d'union avec son maître. Muktananda testait fréquemment sa disciple, au point de lui demander explicitement et devant témoin, lors de sa deuxième tournée mondiale en 1976, en Suisse, si elle poursuivra son travail. Âgée de seulement 21 ans à l'époque, Gurumayi lui avait répondu positivement.

En avril 1982 Gurumayi prononce ses vœux de sannyasin dans l'ordre monacal de Sarasvati, et reçoit de son guru le nom de Swami Chidvilasananda (qui signifie la félicité, ananda, du jeu de la conscience, Chidvila), allusion probable au titre de la biographie de Muktananda, «Chitshakti Vilas», ou «Le jeu de la conscience». En mai 1982, Swami Chidvilasananda est choisie par Swami Muktananda pour lui succéder, avec son frère cadet Subhash Shetty, (né en 1962, et prénommé Swami Nityananda), mais celui-ci renonce à la fonction trois ans plus tard à la suite d'un différend entre les deux. Gurumayi devient le seul leader officiel du Siddha Yoga en novembre 1985.

Durant les décennies 1980 et 1990, Gurumayi a donné des conférences et dirigé des programmes de méditation appelés  « Intensives Shaktipat », voyageant en Inde, aux États-Unis, en Europe, en Australie, à Hong Kong, au Japon et au Mexique. Au cours de ces Intensives, les participants reçoivent ce qui traditionnellement appelé en Inde l'initiation Shaktipat (l'éveil de l'énergie Kundalini qui, selon la tradition indienne, réside en chacun). Ils approfondissaient aussi leur pratique de la méditation et du chant. Depuis 1989, c’est la Fondation SYDA (l'organisation qui «protège, préserve et facilite la diffusion des enseignements du Siddha Yoga») qui parraine l'Intensive Shaktipat Siddha Yoga donnée chaque année dans le monde, à l’occasion de l’anniversaire du Mahasamadhi de Swami Muktananda (le moment où un maître spirituel meurt, ou selon la terminologie indienne, «quitte son corps»).

Entre 1989 et 2006, Gurumayi a publié neuf livres de discours spirituels, trois livres de poésie et trois livres d'histoires spirituelles pour enfants. Ces livres ont été publiés par la Fondation SYDA en anglais, et par les Editions Sarasvati en France. Selon la Fondation SYDA, les livres de Gurumayi ont été publiés en 14 langues.

Enseignements

En plus de son enseignement à travers des livres, des conférences, et un programme de cours par correspondance, Gurumayi a également encouragé la pratique spirituelle du chant sacré. Elle a enregistré plusieurs CD de chants sacrés traditionnels, des abhangas (chants dévotionnels) et mantras, notamment le mantra "Om Namah Shivaya", principal mantra d’initiation de la voie du Siddha Yoga, dont le sens est "J'honore la conscience divine qui réside en chacun, Shiva".

Depuis la fin des années 2000, Gurumayi a fait du site internet de la voie Siddha Yoga le canal principal de ses enseignements. Il est fréquemment alimenté avec des contemplations, chants, extraits de textes sacrés (Upanishad, Bhagavad gita, Shiva sutras...) et de discours de Gurumayi.

Citations

- «La grâce réside dans l'effort. A moins de faire un effort, vous n'avez même pas le pouvoir d'accepter la grâce ».

- «Il ne s'agit pas de se donner du mal, encore et toujours pour atteindre un but. Votre travail, votre tâche quotidienne est le but. Intériorisez-vous et cela deviendra pour vous une évidence ».

- «Lorsque vous créez un espace au-delà de toute activité mentale, vous découvrez en vous la présence d'un silence plus profond, au sein duquel vous pouvez entendre le son de votre propre souffle.

Œuvres philanthropiques

  • En 1992, Swami Chidvilasananda a créé aux États-Unis le projet PRASAD une initiative humanitaire. Le projet PRASAD est une ONG dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Le projet PRASAD aide les personnes à atteindre une vie autonome et digne en offrant des programmes de santé, d'éducation et de développement communautaire durable en Inde, de soins dentaires aux États-Unis et de soins oculaires au Mexique. Dans le traitement des cataractes, PRASAD de Mexico a effectué une chirurgie oculaire gratuite sur 26 087 adultes et enfants.

  • Grâce à la Fondation SYDA, Swami Chidvilasananda soutient également le Projet Prison, créé à l'origine par Swami Muktananda en 1978. Le Projet Prison rend les enseignements et les pratiques du Siddha Yoga accessibles aux personnes incarcérées. Il y a six mille étudiants dans plus de mille cinq cents prisons en Amérique du Nord, en Europe, au Canada et en Australie.

Institut de recherches indologiques Muktabodha

«Muktabodha» signifie la sagesse du libéré et se réfère à un état expérientiel de la liberté suprême décrit en détail dans les écritures et les textes philosophiques de l'Inde ancienne.

L'Institut Muktabodha a été fondé en 1997 à l'initiative de Gurumayi, avec le soutien de la Fondation SYDA aux États-Unis et du Gurudev Siddha Peeth Trust en Inde. Sa mission est de «préserver les textes menacés des traditions religieuses et philosophiques de l'Inde classique et de les rendre accessibles pour l'étude dans le monde entier». Le travail de l'Institut Muktabodha se concentre sur la préservation des textes scripturaux liés aux traditions tantriques et agamiques, ainsi que sur la tradition orale indienne de chant védique et sur les connaissances rituelles et philosophiques qui y sont associées.

Alors que l'Inde connaît un fort développement économique et technologique, une grande partie de cette sagesse traditionnelle et de ce patrimoine est en passe d'être perdue, du fait notamment de la  disparition des formes traditionnelles de soutien aux érudits religieux, et des ravages d'un climat rigoureux sur les anciens et fragiles manuscrits souvent écrits sur feuilles de palmier et sur papier.

L'objectif de la bibliothèque numérique est de préserver des manuscrits et des textes sanscrits rares en formats multi-numériques, et de les rendre accessibles via leur site web pour permettre une étude dans le monde entier. Le but est de sécuriser les textes de base du shivaïsme du Cachemire, puis, dans des cercles de plus en plus larges, de sécuriser les textes de l'environnement tantrique à partir desquels le shivaïsme du Cachemire s'est développé et a été synthétisé. Actuellement l’institut dispose de textes des écoles de Kaula-Trika, de Saiva-Siddhanta, de Virashaiva, de Pancaratra, de Shree Vidya, de Shakta et de Natha Yoga.

 

Daniel Odier

Les Maîtres Du Shivaïsme Du Cachemire

Daniel Odier, né le 17 mai 1945 à Genève en Suisse, est un maître Zen, maître Chan, écrivain, poète, scénariste et essayiste suisse, spécialiste du shivaïsme cachemirien, auteur de nombreux ouvrages sur ce sujet.

Daniel Odier fait des études aux Beaux-Arts de Rome, mais il abandonne la peinture pour l'écriture. Dès 1964, il publie des romans policiers sous son patronyme et sous le pseudonyme Delacorta. Son polar "Diva" publié en 1979 est adapté au cinéma par Jean-Jacques Beineix : le film Diva sort en mars 1981 et obtient quatre Césars en 1982.

Très tôt fasciné par le Chan (le zen chinois des origines) il décide d'étudier la proximité du Chan et du Tantra, inspiré par les travaux de l’ermite chinois Chien Ming Chen rencontré à Kalimpong en 1968. Toujours en 1968, Daniel Odier devient disciple de Kalou Rinpoché pendant sept ans; il reçoit de son maître la transmission du Mahāmudrā.

En 1975, il rencontre dans un ermitage himalayien une yoginî shivaïte cachemirienne appelée Lalitâ Devî1, rencontre décisive qu’il relate dans ses différents ouvrages sur le Tantra. Il reçoit de Lalitâ Devî la transmission du Mahāmudrā et des enseignements mystiques des écoles Pratyabhijñā et Spanda de la tradition Kaula.

Après sa rencontre avec Lalitâ Devî, à son retour en Europe, Daniel Odier est invité par plusieurs universités américaines à enseigner le bouddhisme, le tantrisme et la littérature. Il part enseigner aux Etats-Unis et y reste huit ans. C'est en relisant le Tao-Te-King de Lao-Tseu que Daniel Odier prend la décision de ne plus enseigner.

Le 23 décembre 1993, Daniel Odier est réveillé par un rêve qui le bouleverse. Kalou Rinpoché et Lalitâ Devî lui apparaissent. A son réveil, il ressent la montée de la kundalini, un big bang intérieur qui le plonge dans la joie et la plénitude. C'est pour lui le signe de sa dernière initiation.

A la suite de cette expérience, il fonde en 1995 le centre Tantra/Chan à Paris, qu'il décidera de dissoudre en 2000 afin d'encourager la pratique spirituelle indépendante.

En 2002, il reçoit en Catalogne, de Kosen Sensei l'Ordination de la tradition Zen Sôto. En 2004, en Chine, il reçoit la transmission de la lignée de Zhao Zhou (778-897) du Grand Maître Chan (Zen) Jing Hui, héritier du dharma de Xu Yun (1839-1959) considéré comme le plus grand maître chinois du XXe siècle et détenteur des cinq lignées du Chan. Reconnu comme Sifu (maître Chan) Daniel Odier réunit ainsi dans son enseignement les deux voies qui le touchent le plus profondément.


 

Les Maîtres Du Shivaïsme Du Cachemire

Si vous désirez imprimer cette opuscule, je peux vous le transmettre par courriel en version ODT ou PDF : 

christian.seneclauze@orange.fr

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