L’église Saint-Jean.
L’église Saint Jean Baptiste.
La construction de l’église de Montbrun Bocage remonte à la fin du XIIIe siècle, au moment où Anglaise de Montagut, baronne de Montbrun accordait aux habitants du « castrum » une charte de coutumes (1280). A cette époque, elle relevait déjà de l'abbaye du Mas d'Azil. Au cours des XIe et XIIe siècles plusieurs lieux de culte avaient été édifiés. Ils ont, pour la plupart, totalement disparu.
L'église de Montbrun faisait partie du diocèse de Toulouse jusqu'à la fin du XIIIe siècle. En 1296 le pape Boniface VIII créa le diocèse de Pamiers en prenant la partie sud du diocèse de Toulouse et Jean XXII devenu pape en 1316 partagea encore ce diocèse. C'est ainsi que Montbrun se trouva dans le diocèse de Rieux vers 1318 jusqu'à la Révolution.
L'intérieur de l'église comprend le chœur, seul recouvert d’une voûte ogivale, et la nef séparés par une ouverture en forme d'arc.
L'église qui se fait remarquer par la simplicité de son plan et des formes architecturales employées dans sa construction a subi trois restaurations : au XVIIe siècle (la porte de la sacristie est datée de 1666), au XIXe siècle, époque où on a construit une fausse voûte en plâtre supprimée en 1989 pour revenir au plafond plat, et actuellement une dernière restauration, terminée à ce jour, essaie de retrouver un peu de son caractère d'origine.
L'église actuelle est bâtie en pierre calcaire taillée pour le clocher, les contreforts, les fenêtres et le porche, et en appareil irrégulier pour les murs. Le clocher a la forme d'un mur crénelé, percé de quatre ouvertures, toutes de dimensions différentes, dans lesquelles sont suspendues trois cloches.
Le portail gothique date du XIVe siècle. L'arc en tiers-point est formé par quatre voussures à bandeau sculpté d'oiseaux (peut être un « basilic ») et de feuillages en alternance. Les chapiteaux surmontant les colonnettes sont ornés de feuilles de lierre. Une tête de moine est sculptée sur la pointe de l'arc inférieur.
Le mur nord, où l'on voit une partie des peintures découvertes en 1965, est peut être un vestige d’une construction primitive (romane ?) avec sa fenêtre en plein cintre au-dessus de l'ancienne chapelle.
Les chapelles latérales ont été percées au XVIIe siècle, en même temps que les deux vitraux latéraux. Ces travaux ont provoqué des dégâts sur le mur nord. L'ouverture de la chapelle nord (chapelle saint Roch) a détruit une partie des fresques et la suite des péchés capitaux.
Conclusion du mémoire sur les peintures murales de Montbrun, rédigé par Melle Sylvie Decottignies en 1990 :
“Nous pouvons faire une distinction entre l'iconographie de la nef et l'iconographie du chœur : les scènes représentées sur le mur Nord de la nef sont très détaillées, narratives, tandis que dans le chœur, elles sont plus symboliques, plus épurées. Cette différence dans le choix de l'iconographie est liée au support, donc à l'architecture, différente pour le chœur et la nef.
L'esprit est gothique dans la nef, il maintient les dévotions que va censurer le concile de Trente : la compassion aux souffrances du Christ, non seulement physiques comme le fouet et la croix, mais morales, avec la multiplication des scènes de dérision, rappelant une époque où l'honneur était plus cher que la vie. Jésus est un homme qui souffre mais aussi un gentilhomme outragé.
Sur l'arc triomphal et dans le choeur, plusieurs saints sont représentés : ils tiennent une grande place dans la décoration des églises. Ici les thèmes iconographiques sont beaucoup plus variés, plus individuels, ils vont de la vie des saints jusqu'à celle du Christ en passant par la vie de la Vierge. Nous passons de L'Ancien au Nouveau Testament tout au long de ces cinq travées.”
Une bande noire est peinte sur les fresques, à l'intérieur, tout autour de l'église. Cette litre armoriée aux armes de la famille Villemur a été exécutée à l'occasion de la sépulture de Bertrand de Villemur ou de sa soeur Briette décédés en 1571 à Montbrun.
On appelait "Droit de litre" un privilège qu'avait le seigneur, patron et seigneur haut justicier dans les églises, et qui consistait au moment des deuils, à faire peindre les écussons de ses Armes sur une bande noire de velours autour de l'église. Souvent ces ceintures funèbres étaient peintes à fresque sur les murs et subsistaient même en dehors des périodes de deuil. (Extrait de "Montastruc la Conseillère et ses environs" Paul Mercadal Imprimerie du Sud 1973 Toulouse)
Fresque de l'église : L'avarice et l'envie